Nous vous avions déjà parlé des risques que comportaient l'emprunt des bus indiens. Dans les routes himalayennes, cela prend une dimension plus terrifiante encore.
Au terme de notre trek, nous sommes arrivés sur un col à 4950 mètres, traversé par la route Manali-Leh, deuxième route carrossable la plus haute du monde. Carrossable est un bien grand mot, puisque dans les hauteurs, la route se limite bien souvent à un tas de cailloux suffisament dense pour ne pas s'écrouler sous le poids d'un camion.
C'est en camion que nous avons atteint Keylong. Le camion était conduit par un sikh, qui comme pas mal de sikhs commerçants du Nord, ne lâchent rien, et nous a fait payer 200 roupies pour quatre heures de route. En plus, on devait se cacher des barrages de police, et vous imaginez bien que dissimuler 1m98 de Rod, c'est pas facile facile.
En plus, la route, bien que parfois bitumée, ne comporte aucune signalisation mais plein de messages philosophiques de prudence. D'étranges réflexions me traversaient l'esprit en observant la route :
- pourvu que le pont tienne...
- pourvu qu'il n'y ait pas de camion derrière ce virage
- espérons que trois roues par terre suffisent à assurer l'équilibre du camion.
Vous l'aurez compris, la route n'est pas large, et par endroits on à peine à imaginer qu'un camion et un bus peuvent se croiser sans se toucher. D'ailleurs, des fois, ça ne passe pas :