Non-dépitude de l'Inde

mercredi 21 juin 2006

Dépitude de Madurai

Lundi 19 juin : nous voici donc de retour à Madurai pour une journée avant de rejoindre Bangalore.

Tout commence assez mal et la magie des transports s'estompe assez vite : le bus pour Madurai s'arrête trois fois plus souvent qu'à l'aller et met au final une heure de plus pour le même trajet. Le bus pour le centre ville n'apparaît pas non plus dès notre arrivée comme la veille.

Ouahahahahahahahahahahahah!

Davyyyyyyyyyyyyyyyyy ! Daaaaaaaaaavy Crockett ! Après une nuit à l'hôtel et un nouveau match nul de notre équipe nationale, nous partons à la recherche d'un resto sympa où prendre le petit déjeuner avant de se rendre compte que la moitié des adresses sympas du routard n'existent pas, ne sont pas sympas ou ne sont pas du tout là où elles sont indiquées. Il est presque aussi difficile d'y trouver un restaurant non-veg qu'à Rameswaram alors que la ville est beaucoup moins paumée, ce que ne manquent pas de nous rappeler les conducteurs de rickshaw et autres rabatteurs en tout genre omniprésents.

En plus mes pieds commencent à être totalement défoncés par mes tongs à 50 roupies, la grosse dépitude quoi.

Heureusement que la ptite colline au sud de la ville était sympa et que le temple est assez impressionant, parce que sinon ben bite quoi.

Oooooooooommmmmmmmmmmmmmmm

mardi 20 juin 2006

Non-dépitude du bout du monde

Ce week end on a décidé de se faire plaisir et de partir au bout du monde. Alors évidemment le bout du monde c'est pas la porte à côté donc il a bien fallu allonger notre voyage ou écourter notre dernière semaine de taf'...

Vendredi soir, malgré un état pô très glorieux, on sort de l'institut un peu à la bourre, et là premier échec, impossible de trouver un rickshaw. Après une demi-heure de recherche infructueuse, notre sauveur-racketteur arrive et nous dépose juste à temps à la gare pour qu'on se précipite vers les quais. Tout ça pour se rendre compte que le train a plus d'une heure de retard...

Des ponts, des ptits ponts, toujours des ptits pont...

Bien heureusement, le reste du voyage s'est beaucoup mieux déroulé. Arrivé dans la matinée à Madurai, on a à peine le temps de rejoindre l'arrêt des bus longues distances qu'on monte déjà dans le bus pour Rameswaram et comble du bonheur le trajet ne durera que trois heures trente au lieu des quatre (ou beaucoup plus) escomptées.

On rejoint donc l'île du bout du monde par un superbe pont la reliant au continent et longé par un autre pont bien plus amusant pour la voie ferrée. Une fois encore les bus s'enchaînent parfaitement pour rejoindre le centre de Rameswaram, son temple et ses hôtels. C'est une ville très peu touristique dans le sens où très peu de "vrais touristes pas indiens" y vont. En revanche c'est un lieu de pélerinage très prisé par les hindous avec un des temples qui leur est le plus cher. Ils y ramènent même de l'eau du Gange ! C'est dire à quel point ils y tiennent à leur petit temple. Je tiens à préciser qu'avec le peu de blancs qui leur rendent visite, les indiens étaient très sympathiques et avenants, toujours prêts à nous renseigner malgré leur faible compétences en hindlish.

Après un déjeuner pas tip top la folie (le thali de base comme celui du mess quoi, mais bon on ne peut pas s'attendre à beaucoup mieux dans un tel patelin) et une petite trempette au milieu des superbes coraux qui parsèment les fonds marins, c'est l'heure de visiter le temple. Il est plutôt sympathique, même s'il ressemble aux nombreux temples de l'Inde du Sud dans leur style dradéduvien (peck mot), avec ses gopurams et son bassin. À noter qu'on a réussi à se retrouver, sans vraiment le vouloir, au cœur du sanctuaire, dans une zone non-hindu-free. C'est le petit panneau Non Hindus are not allowed beyond this limit que j'ai aperçu en quittant la-dite salle qui m'a mis la puce à l'oreille.

Vient l'heure du coucher de soleil, admiré depuis une colline proche, inévitablement surplombée d'un sympathique petit temple et d'un sadhu jouant d'un étrange d'instrument dans le genre berimbao (peck hortaugraf'). Et puis dodo...

Le bout du monde ! le vrai !!!

Pouet ! Pouet ! Le lendemain matin départ pour le bout du bout du monde ! On saute dans un nouveau bus qui nous mène au bout... de la route. Car se rendre au bout du monde n'est pas si simple depuis qu'il a été balayé par un cyclone en 1976. La route qui y menait n'a toujours pas été reconstruite, tout comme le village qui s'y trouvait. Faut savoir prendre son temps, hein ! Et puis vue la chaleur qu'il règne dans le coin, je comprends qu'ils n'aient pas trop envie de bosser les indiens. Autant se laisser dorer au soleil.

Hop après avoir déniché suffisamment d'indiens pour remplir (comprendre entasser dedans, dessus, autour) un camion, nous voilà enfin au bout du monde ! Que trouve-t-on donc de si extraordinaire au bout du mone ? Et bien, rien tout simplement, du sable à perte de vue, la mer de toute part, et des petits ilôts de sable separés les uns des autres par des bras de mer et qui se dirigent tranquillement vers le Sri Lanka.

Zazaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!!!!!!!!!!!!! Fait surprenant : pas de temple ! Cependant les indiens semblent y vouer un culte à une obscure divinité nommée Zaza.

S'ensuit une baignade sur une magnifique plage qui s'étend à perte de vue, sans trop de courant, ni d'indiens pour nous échanger tout et surtout n'importe quoi contre nos très convoités roupies. Puis retour à la gare routière où, une fois de plus, la magie du week-end s'opère et le bus part environ trois minutes après notre arrivée.

Pas mal ! Nan ?

La suite au prochain épisode...

mercredi 14 juin 2006

Non-dépitude of the sacred place

Temple principal de HampiC'est le monde à l'envers : qui eût cru qu'une semaine de stage si débauchée puisse se conclure sur un week-end cent pour cent sobre, cela malgré la présence de nombreux bretons alcooliques dans la troupe ?

Hampi est la capitale de l'empire d'Inde du sud du XVème siècle, avec un empereur despotique qui a fait construire des temples hindous partout. Un beau jour, les musulmans ont débarqué et ont tout brûlé. Seuls sont restés des ruines et quelques singes, jusqu'en 1986 où des Indiens ont eu la bonne idée de réhabiliter le temple principal et de construire quelques hôtels et restaurants pour touristes juste à côté.

beauAutour du village, des collines rocheuses, une végétation éparse. Et on ne peut pas se balader 5 minutes sans tomber sur un temple (grande construction en pierre en forme de morceau de Toblerone), ou une sculpture taillée dans la roche.

Et aussi des temples au sommet des collines, dont le Monkey Temple (390 marches) au sommet duquel je me suis fait mordre par un singe-rat de Sumatra à qui j'avais pourtant donné un bonbon. Enfoiré de macaque. Heureusement, tous les animaux ne sont pas aussi méchants : on a rencontré, dans un temple, un éléphant à qui il suffit de mettre une roupie dans le bout de la trompe pour qu'il te renifle gentiment le sommet du crâne (il paraît que c'est une bénédiction).

On a également fait quelques kilomètres sur la rivière dans une coque de noix, au sens propre du terme :

Pourtant, Hampi est un lieu saint, ou toute substance active est impure. Le commisariat du village ne manque pas de le rappeler :

double taw !!!

Dans la même veine, les restos ne vendent pas de bière. Ca n'a pas empêché le mot Kingfisher de revenir en moyenne toutes les 5 minutes dans les conversations durant le week-end, du style :

un petit Kingfisher

  • Pfff, y'a beaucoup trop de soleil ici ! - C'est vrai, par contre ça manque de Kingfisher.
  • On est bien ici ! - Oui mais ça serait encore mieux avec de la Kingfisher...
  • Oh, regarde, un petit Kingfisher ! (martin-pêcheur en français dans le texte, animal plus connu pour figurer sur l'étiquette d'une célèbre marque de bière indienne, et qui semblait être là juste pour nous narguer)

Enfin, c'était quand même le meilleur week-end jusqu'à présent.

PS : dans ce billet se sont cachés : une référence cinématographique, un Ganesh, et un pléonasme.