Ce week end on a décidé de se faire plaisir et de partir au bout du monde.
Alors évidemment le bout du monde c'est pas la porte à côté donc il a bien fallu allonger notre voyage ou écourter notre dernière semaine de taf'...
Vendredi soir, malgré un état pô très glorieux, on sort de l'institut un peu à la bourre, et là premier échec, impossible de trouver un rickshaw. Après une demi-heure de recherche infructueuse, notre sauveur-racketteur arrive et nous dépose juste à temps à la gare pour qu'on se précipite vers les quais.
Tout ça pour se rendre compte que le train a plus d'une heure de retard...
Bien heureusement, le reste du voyage s'est beaucoup mieux déroulé. Arrivé dans la matinée à Madurai, on a à peine le temps de rejoindre l'arrêt des bus longues distances qu'on monte déjà dans le bus pour Rameswaram et comble du bonheur le trajet ne durera que trois heures trente au lieu des quatre (ou beaucoup plus) escomptées.
On rejoint donc l'île du bout du monde par un superbe pont la reliant au continent et longé par un autre pont bien plus amusant pour la voie ferrée.
Une fois encore les bus s'enchaînent parfaitement pour rejoindre le centre de Rameswaram, son temple et ses hôtels.
C'est une ville très peu touristique dans le sens où très peu de "vrais touristes pas indiens" y vont.
En revanche c'est un lieu de pélerinage très prisé par les hindous avec un des temples qui leur est le plus cher.
Ils y ramènent même de l'eau du Gange ! C'est dire à quel point ils y tiennent à leur petit temple.
Je tiens à préciser qu'avec le peu de blancs qui leur rendent visite, les indiens étaient très sympathiques et avenants, toujours prêts à nous renseigner malgré leur faible compétences en hindlish.
Après un déjeuner pas tip top la folie (le thali de base comme celui du mess quoi, mais bon on ne peut pas s'attendre à beaucoup mieux dans un tel patelin) et une petite trempette au milieu des superbes coraux qui parsèment les fonds marins, c'est l'heure de visiter le temple.
Il est plutôt sympathique, même s'il ressemble aux nombreux temples de l'Inde du Sud dans leur style dradéduvien (peck mot), avec ses gopurams et son bassin.
À noter qu'on a réussi à se retrouver, sans vraiment le vouloir, au cœur du sanctuaire, dans une zone non-hindu-free. C'est le petit panneau Non Hindus are not allowed beyond this limit que j'ai aperçu en quittant la-dite salle qui m'a mis la puce à l'oreille.
Vient l'heure du coucher de soleil, admiré depuis une colline proche, inévitablement surplombée d'un sympathique petit temple et d'un sadhu jouant d'un étrange d'instrument dans le genre berimbao (peck hortaugraf').
Et puis dodo...
Le lendemain matin départ pour le bout du bout du monde !
On saute dans un nouveau bus qui nous mène au bout... de la route. Car se rendre au bout du monde n'est pas si simple depuis qu'il a été balayé par un cyclone en 1976.
La route qui y menait n'a toujours pas été reconstruite, tout comme le village qui s'y trouvait.
Faut savoir prendre son temps, hein ! Et puis vue la chaleur qu'il règne dans le coin, je comprends qu'ils n'aient pas trop envie de bosser les indiens. Autant se laisser dorer au soleil.
Hop après avoir déniché suffisamment d'indiens pour remplir (comprendre entasser dedans, dessus, autour) un camion, nous voilà enfin au bout du monde !
Que trouve-t-on donc de si extraordinaire au bout du mone ? Et bien, rien tout simplement, du sable à perte de vue, la mer de toute part, et des petits ilôts de sable separés les uns des autres par des bras de mer et qui se dirigent tranquillement vers le Sri Lanka.
Fait surprenant : pas de temple !
Cependant les indiens semblent y vouer un culte à une obscure divinité nommée Zaza.
S'ensuit une baignade sur une magnifique plage qui s'étend à perte de vue, sans trop de courant, ni d'indiens pour nous échanger tout et surtout n'importe quoi contre nos très convoités roupies.
Puis retour à la gare routière où, une fois de plus, la magie du week-end s'opère et le bus part environ trois minutes après notre arrivée.
La suite au prochain épisode...